CIH: Les premiers fruits du redressement

Le chantier d’assainissement du CIH est désormais bouclé. Nous menons notre plan de développement triennal en toute sérénité», se félicite Khalid Alioua, président du directoire du CIH lors de la présentation des résultats semestriels de la banque, le 3 octobre à Casablanca.
Le CIH affiche des indicateurs financiers en forte croissance, à fin juin 2007. Ses capitaux propres se chiffrent à 1,6 milliard de DH en hausse de 60% par rapport à la même période de l’année dernière. Le total bilan ressort à 21 milliards de DH, soit un milliard de plus qu’en juin 2006.
«La collecte des dépôts était l’une de nos principales faiblesses dans le passé. Notre stratégie commerciale est principalement axée sur le redressement de cette situation», précise le patron du CIH. Ainsi, le total des dépôts s’est amélioré de 9% à 12,31 milliards de DH. Côté crédits, les financements approuvés n’ont augmenté que de 0,22% à 2,24 milliards, alors que ceux débloqués dépassent 2,2 milliards (+13%).
Le premier semestre 2007 a été marqué par le dénouement du dossier Dounia Hotel, propriétaire du Palais des Congrès de Marrakech. Cette reprise de créance a permis d’injecter 169 millions de DH dans le résultat de la banque. La part des créances en souffrance dans le total des dépôts a ainsi baissé de 5 points, à 30%. «Nos indicateurs d’activité attestent de notre retour réussi sur le marché bancaire marocain. Nous avons certes pris des risques, mais sans jamais vendre à perte», lance Alioua. Ainsi la marge d’intérêt de la banque a progressé de 22% à 560 millions de DH. Le produit net bancaire a augmenté de 17% à 632 millions. Le résultat d’exploitation a bondi de 17% à 355 millions. Quant au résultat net, il a plus que doublé pour atteindre 551 millions.
«Après la fin de la dérogation accordée par les autorités monétaires, nous sommes actuellement conformes aux règles prudentielles de Bank Al-Maghrib», affirme Alioua. La banque s’est alignée sur les standards du secteur pour les coefficients de solvabilité, de liquidité et de division des risques et a réussi à constituer une réserve monétaire de 1,4 milliard de DH.
Le chemin de la restructuration du CIH est encore long, le management de la banque en est conscient. Il y a notamment la question du projet industriel de la banque annoncé l’année dernière et dont rien ne filtre encore. «Il n’y a pas de révolution qui se prépare. Nous voulons améliorer notre stratégie de gestion des risques pour éviter de retomber dans les difficultés que nous avons subies auparavant. Nous voulons également profiter des synergies avec nos actionnaires pour étoffer notre offre pour les résidents et les MRE», précise Alioua. Rappelons que la banque a déjà signé deux conventions avec la Sofac (société de crédit à la consommation du groupe CDG) et des Caisses d’Epargne françaises


Organigramme: Pas de changement pour l’heure

Le président du directoire du CIH a profité de la conférence de présentation des résultats pour démentir les rumeurs qui circulaient autour de son départ de la banque. «Je ne suis pas maître de mon destin au sein du CIH puisque j’ai été nommé par S.M. le Roi. En tout cas, le conseil de surveillance a félicité le directoire pour les performances réalisées au premier semestre. De toute façon, je ne m’attends pas à des bouleversements, dans l’organigramme de la banque pour les deux années à venir», affirme-t-il.